Ji ho san shi

Ce sutra est récité dans le dojo en fin de zazen, c’est le premier que j’ai appris.

En cherchant sa signification et sa provenance on trouve d’abord tous les sites issus de la lignée de Deshimaru : sur le site de l’AZI1 , chez Kosen2, en Suisse3, en Espagne4….

Je cite ici celui de l’AZI :

Ji ho san shi i shi fu
Shi son bu sa mo ko sa
Mo ko ho jya ho ro mi

Et sa traduction :

A tous les bouddhas passés, présents et futurs dans les dix directions,
A tous les bodhisattvas et les patriarches,
Le sutra de la Grande Sagesse qui permet d’aller au-delà.

Dans un pdf5 intitulé “Sōtō Zen Texts for Daily Services”, compilé par Kōkyō Yakai, j’ai trouvé la première phrase :

All Buddhas, ten directions, three times jihosanshi ishishi fu
十方三世一切諸佛

On voit que la traduction anglaise est différente, “three times” devient “passés, présents et futurs”. Le sens est le même.

Je n’ai aucune connaissance en japonnais, mais j’ai internet, alors je me lance dans le déchiffrage des Kanjis6 :

十 : ten

方 : direction

三 : three

世 : world, society

一 : one

切 : cut

諸 : various, many

佛 : Bouddhism, Bouddha, France

Le dernier est très amusant, je pense que la traduction France est apparue après l’époque de ce sutra…

Le “cut” n’a pas le bon sens ici. Sur un autre site de Kanjis7, je trouve : “couper”, “se rompre”. Je vois aussi qu’on peut associer les Kanjis… Par exemple si on prend avec celui d’avant :

issai : (+ négation) absolument pas

Ca sens l’impasse, je vais voir la prononciation. sur le premier site de Kanjis, on voit deux prononciations “on” et “kun”. Ils n’expliquent pas ce que ça signifie, ça doit être trop évident. Je cherche ailleurs :

on = pronunciation taken from the Chinese
kun = pronunciation from the Japanese

Je reprends le premier kanji, 十, “dix” :

Donc, on est “on”, prononciation chinoise !

On continue sur le deuxième, 方, “direction” :

C’est bien ça, on a le début du sutra, “ji ho…”

On fait la phrase complète, avec jitenom.com :

十 : ji

方 : ho

三 : san

世 : se ou sei

一 : ichi

切 : sai ou sestu

諸 : sho

佛 : futsu ou butsu

Je n’ai pas les son shi pour 世, on regarde sur l’autre site de kanji, kanji.free.fr : se ou sei, pareil.

Impasse.

J’ai trouvé l’explication de mes difficultés dans un kusen de Maître Deshimaru8

Dans les temps modernes, ceux qui étudient le bouddhisme au Japon doivent d’abord étudier le kambun, le chinois ancien. S’ils ne peuvent le comprendre, ils ne peuvent pas lire les sūtras. Puis ils doivent étudier le sanscrit. C’est très difficile pour les Japonais, et encore plus pour les Européens (ils doivent en plus étudier le japonais).

Références

  1. https://www.zen-azi.org/fr/book/ji-ho-san-shi ↩︎
  2. https://www.zen-deshimaru.com/fr/zen/ji-ho-san-shi-tous-les-bouddhas-passes-presents-et-futurs ↩︎
  3. https://zen-deshimaru.ch/ji-ho-san-shi-texte-et-traduction/ ↩︎
  4. https://www.seikyuji.org/fr/pratique-zen/sutras-zen/ ↩︎
  5. https://realityisdharma.files.wordpress.com/2018/09/sotozentexts.pdf ↩︎
  6. https://jitenon.com/kanji/ ↩︎
  7. http://kanji.free.fr/kanji.php?utf8=%E5%88%87&x=28&y=13 ↩︎
  8. Gakudōyōjin-shū, Eihei Dogen, Deshimaru, Enseignement oral volume 4 ↩︎

Comments

One response to “Ji ho san shi”

  1. 一切 : tout

    En fait 切 c’est l’anglais cut dans le sens de “morceau”, donc “一切” ce serait “un morceau”, mais ça se traduit par “tout” et se prononce “issai”.

    Comme l’explique Éric Rommuluère ( http://zen.viabloga.com/chinoiseries.shtml ) apprendre les kanjis bouddhistes n’est pas beaucoup plus difficile pour une occidental que pour un japonais. C’est un peu comme un français qui voudrait lire Rabelais ou Saint Thomas d’Aquin dans le texte…

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